Leçon 3Ducs de Bourgogne

Toutes les larmes ne sèchent pas.
Anne Barratin

"Arrête de pleurer !"

Où l’on découvre un auteur en quête d’inspiration à Dijon.

Atelier de Claus Sluter, Pleurants, vers 1410, albâtre, environ 40 cm, Musée des Beaux-Arts de Dijon / Photo : © Alain DOIRE / Bourgogne-Franche-Comté Tourisme

Qui sont ces petits personnages de pierre à l’air si triste ? Ils sont plusieurs dizaines au musée des Beaux-Arts de Dijon, enveloppés dans leurs larges tuniques blanches... Et même s’ils ne font que 40 cm de haut, ce sont les stars de l’institution !

Ce sont des "pleurants". Au nombre de 82, ils sont disposés autour des tombeaux des ducs de Bourgogne Philippe le Hardi et Jean sans Peur. Sous de petites arcades, ils semblent déplorer la mort des deux seigneurs. Les artistes se sont inspirés des processions de funérailles de cette fin du Moyen Âge.

Au XIVe siècle, les pleurants ne sont pas une idée nouvelle, mais ceux-ci sont très spéciaux. Leurs auteurs, le flamand Claus Sluter et ses successeurs, ont voulu faire une œuvre unique. Tous les personnages sont donc différents. À chacun sa manière de montrer son chagrin ! L’un se mouche, un autre dissimule son visage sous sa capuche ou essuie ses larmes…

Leur célébrité leur attire des admirateurs du monde entier. En 2014, George R. R. Martin, l’auteur de la célèbre saga du Trône de fer, est venu des États-Unis pour les voir... et s’inspirer de l’histoire mouvementée des ducs de Bourgogne. Affaire à suivre !

Tombeaux des Ducs de Bourgogne Jean sans Peur et Philippe le Hardi, Musée des Beaux-Arts de Dijon / Photo : Musée des Beaux-Arts Dijon -Photo François Jay